Digérer de manière optimale quand on a un trouble digestif
La digestion, essentielle au bien-être général repose sur un équilibre complexe où travaillent ensemble enzymes, bactéries intestinales, organes. Lorsqu’un déséquilibre s’installe, les conséquences peuvent être multiples, allant d’inconforts digestifs à des troubles métaboliques plus importants qui s’installent. Cet article explore quelques acteurs fondamentaux de la digestion, leurs déséquilibres potentiels, et des solutions naturelles adaptées.
Une solution standard - pour tous ? “baliverne !”
Il n’existe pas une solution unique pour tout le monde. La diversité humaine s'étend jusqu'à nos microbiotes, qui contiennent des bactéries en nombre supérieur à celui de nos propres cellules. Par conséquent, ce qui aide une personne peut ne pas convenir à une autre même si les symptômes se ressemblent.
J’avais en cabinet deux personnes qui présentaient les mêmes symptômes à quelques choses près. Tout repose dans le “quelque chose près”. L’histoire de la personne, l’identité, sa perception, son ressenti donnent toute la substance - la cause réelle - de son “diagnostic'“ et c’est ce qui va exiger un suivi, des conseils, des recommandations qui divergent drastiquement d’une personne à l’autre ! Sortons de la logique bio-mécaniste.
Autre anecdote, qu’on se mettent tous d’accord : Le lait est incompatible pour une majorité d’adulte.
Environ 70 % des adultes ne produisent plus suffisamment de lactase, l’enzyme nécessaire pour digérer le lactose. Ce déficit entraîne des troubles digestifs, parfois accompagnés d'une micro-inflammation chronique qui affecte bien plus que le confort intestinal. Pour se débarrasser des toxines liées à l’inflammation et à l’élimination du lactose, le foie sera alors mobilisé puis les intestins dans ce travail d’élimination.
En cas de surcharge et de déséquilibres intestinaux, ton organisme trouvera un autre moyen d’éliminer grâce à ces organes “secondaires” : la peau et les poumons. C’est là qu’apparaissent plusieurs signes de déséquilibres au niveau cutanée et respiratoire.
Tout est lié !
Les grands acteurs de la digestion et leurs déséquilibres
1. Le rôle crucial de la mastication
Pourquoi bien mâcher est un conseil sous-côté ? Parce que c’est pas facile pour des grands “nerveux” comme nous.
Horace Fletcher, surnommé "le Grand Masticateur", a démontré qu’une mastication minutieuse pouvait guérir ses troubles digestifs et l’aider à perdre 30 kg. La mastication prépare la digestion en réduisant les aliments en bouillie liquide, ce qui demande environ 50 mastications par bouchée, idéalement !
D’ailleurs, ce “régime” de la mastication s’appelle le fletchérisme !
La digestion commence - en vrai - le moment où tu sens, perçois, imagine un plat qui te fait plaisir, ce qui active la salivation.
Conseil : limiter les écrans lorsque tu fais à manger ou quand tu cuisines !
L’amylase : la première enzyme digestive présente dans la bouche !
La mastication prédigère la nourriture avant même qu’elle attérisse dans l’estomac ! L’amylase salivaire décompose les glucides complexes en sucres simples. Cela réduit la charge de travail du pancréas et de l’intestin grêle, facilitant leur absorption.
2. Le rôle de l’estomac.
Très brièvement, notre estomac dispose de deux types de cellules : les cellules gastriques, qui sécrètent la pepsine, responsable de casser les grosses et petites molécules de protéines. Celles-ci sont activées seulement lorsque le ph gastrique est suffisamment acide et cela dépend des cellules pariétales qui roulent sur le “facteur intrinsèque” …. “hein c’est quoi le facteur intrinsèque ?” - c’est juste son nom. Mais pour rouler, ce facteur intrinsèque nécessite de la vitamine B12.
“B12 is difficult to pass by nowadays”
“et c’est pas évident d’en croiser dans l’alimentation ces jours-ci”
L’impact des inhibiteurs de pompe à protons (IPP) sur l’équilibre digestif.
La dérégulation neurovégétative liée au stress provoquant un relâchement du clapet - le SIO ou l’hernie hiatale sont d’autres causes très probables.
Les IPP, couramment prescrits pour soulager les reflux gastriques, augmentent le pH de l’estomac en bloquant la production d’acide chlorhydrique. Si ce traitement semble apaiser les symptômes - à court-terme, il perturbe l’écosystème digestif à long-terme :
C’est pour quoi c’est un traitement nécessaire à court-terme mais normalement couplé d’un suivi avec un spécialiste de la santé afin de travailler les causes réelles et sortir du traitement.
Les problèmes potentiels d’un usage à long-terme :
L’estomac devient + en + basique , ce qui bâcle la fragmentation des protéines qui entrent dans la lumière intestinale sans être découpés.
Cela provoque de l’inflammation, de la putréfaction et de la fermentation pouvant, à termes, aboutir à de la perméabilité intestinale et, potentiellement, à un déséquilibre du microbiote.
De plus, un terrain normalement acide qui devient basique devient le terrain fertile à des bactéries qui “n’ont rien à faire là” comme l’helicobacter pilori.
Voici quelques conseils “band-aid” pour gérer les reflux gastriques - sans suivi individuel.
Dormir en surélevant légèrement le haut du corps.
Éviter de t’allonger immédiatement après les repas.
Manger lentement et limiter les vêtements serrés.
Limiter les irritants tels que le café, l’alcool et le chocolat.
Pratiquer la cohérence cardiaque avant chaque repas !
Déposer 1 c d’argile blanche dans un verre d’eau et boire uniquement l’eau ( sans remuer ).
3. Le rôle du foie..
Le foie est l’un des acteurs principal de la digestion.
Il est chargé de tout transformer - la synthèse de la vitamine D, le stockage du fer, la conversion des gras en sucre, la détoxication de l’alcool et des médicaments, les fonctions métaboliques de nos cellules, le traitement des oestrogènes et de la chute hormonale etc… .
Et il a un ordre des priorités : les médicaments, l’alcool, les pesticides, les métaux lourds ( pas facile ceux là), la pollution atmosphérique, le stress puis la digestion..
Et il a un grand besoin en micronutriments - Vitamines, oligoéléments, sels minéraux, disponibles presqu’exclusivement dans les légumes et les fruits !
La détoxication hépatique : un processus en 3 étapes
Phase de préparation : solubilisation des toxines liposolubles grâce à des groupements polaires qui les rendent solubles. Ces molécules deviennent alors des molécules intermédiaires.
Phase de conjugaison : ces molécules intermédiaires sont transformées pour pouvoir être éliminées par voie biliaire, rénale ou fécale. Parmi les 7 voies de conjugaison, la méthylation est cruciale pour d’autres fonctions métaboliques, neuropsychiques et reproductives.
Phase d’excrétion : malgré ce processus, une partie des toxines peut être réabsorbée au niveau intestinal.
Signes d’une détoxification hépatique en difficulté
Fatigue accrue après les repas.
Intolérance aux odeurs chimiques ou fortes (parfums, solvants).
Nausées, migraines, teint altéré.
Symptômes aggravés avant les règles.
Réveil nocturne entre 2 h et 3 h du matin.
Le foie et l’inflammation
Même une inflammation légère peut ralentir les fonctions détoxifiantes du foie, rendant son travail d’élimination moins efficace.
Si tu souffres de ballonnements, de gaz, de douleurs abdominales, de difficultés à la digestion et un transit perturbé - selles liquides ou constipés, tu devrais aussi t’occuper de ton foie et faire appel à un spécialiste !
4. Hydratation et digestion
Boire pendant les repas : un piège pour les enzymes digestives
Boire durant les repas dilue les enzymes digestives, et le PH acide de l’estomac réduisant leur efficacité.
Astuce : hydrate-toi 10 minutes avant ou 2 heures après un repas pour éviter ce problème.
Le jeûne : attention aux idées reçues
Le jeûne intermittent et les troubles digestifs
Sauter un repas permet de réserver la quantité déjà limitée d'enzymes digestives pour le prochain repas. Toutefois, je ne conseille pas la pratique de jeûne intermittent le matin mais le soir plutôt quand le corps se prépare à l’élimination qu’au réveil de toutes ses fonctions physiologiques et hormonales le matin 1
Le jeûne prolongé (7 jours et plus)
Pratiqué sans précaution, il peut fragiliser la muqueuse intestinale, rendant cette dernière plus vulnérable aux agressions. L’écosystème intestinale roule aux fibres, aux prébiotiques, à l’oxygène.. Le mettre à la disette, c’est aussi l’appauvrir…
Ce qui déséquilibre nos intestins
Additifs alimentaires : Le dioxyde de titane (E171) favorise l’inflammation et la porosité intestinale.
Sport intensif : L’hypoperfusion sanguine intestinale pendant l’effort (ischémie), c’est quand tout le sang riche en O2 et en nutriments va dans les membres. Puis, après l’effort, le retour de sang riche en toxines liées à l’effort retourne dans le “tronc” et vient noyer l’écosystème, ce qui le fragilise.
Anti-acides et antibiotiques : Les IPP perturbent le pH intestinal, et les antibiotiques détruisent le microbiote. Or, moins de microbiote = plus de phénomènes pro-inflammatoires.
Pesticides : Ces perturbateurs insidieux impactent durablement l’équilibre de la flore intestinale et la détoxification hépatique.
Bonne nouvelle : vos intestins se régénèrent.
Les cellules intestinales ont une capacité de régénération rapide. En adoptant quelques bonnes pratiques, tu peux renforcer leur renouvellement :
Règles alimentaires pour réduire les ballonnements
Consommer les fruits aqueux en dehors des repas, soit minimum 4 heures après ou 30 minutes avant. .
Combiner des légumes verts avec de la protéine, animale ou végétale.
La restriction calorique est une pratique japonaise qui consiste à s'arrêter de manger avant d'être repu. Il faudrait s'arrêter quand tu sais que tu as "encore de la place" pour le dessert, soit à 80%.
La fragmentation des repas permet de libérer une quantité continue d'enzymes - sans pics. Une seule quantité par jour mais par petite portions.
Astuces naturelles pour apaiser la digestion
Massages : Applique une huile essentielle de cumin, DILUÉE dans une huile végétale, en suivant le trajet du côlon (du bas à droite vers le haut à droite, de droite à gauche puis redescendre du haut à en bas à gauche).
Chaleur : Place une bouillotte sur votre foie pour soulager le foie car cet organe travaille mieux à 42°C.
Le foie est un organe chaud. Il traite 2400 litres de sang par jour. En le traversant, il entre à 39,7°C et en ressort à 41°C.
Plantes digestives :
En infusion : La mélisse est tonique, digestive et nerveuse, on l'utilise pour les troubles du sommeil léger et les troubles gastro-intestinale et quand il y a somatisation digestive. C'est la plante de l'axe des 2 cerveaux.
En infusion : Le romarin - Une plante qui couvre toutes les phases de détoxification du foie notamment par la production augmentée d'enzymes ! Ne pas dépasser 10g/L
Le curcuma - qui rend plus efficace la vitamine D et A ; deux vitamines essentielles à la muqueuse intestinale. Il est anti-oxydant. Pas pour les femmes enceintes, en cas de litiase biliaire ou avec un traitement de coagulants.
En infusion : Le fenouil qui va soulager les ballonnements le soir, aider lors de constipation en stimulant la motilité intestinale et augmenter la production des sécrétions salivaires. Ne pas dépasser 10g/L.